On est le 10 janvier...l’année dernière, je vous la souhaitais fin février avec des paillettes et un beau geste. Aujourd’hui, le 10 janvier 2023, je réfléchis encore à mes vœux, partagée entre la rage de vivre intensément et de vous dire de savourer l’instant et la rage d'agir radicalement quand ce n’est pas l’envie de tout cramer (décidément c'est récurrent chez moi !). Bref j’ai le cerveau qui bouillonne de rage et de mots (quand ce n’est pas des maux). Je voulais en vrac parler de politique, de Macronie, de Start-Up Nation, d'oppression, de répression, de dérèglement climatique, de l’impact écologique réel du numérique (le bug humain), d’immédiateté de l’information, de dématérialisation qui nous dématérialise en fonctionnaire du service public, de mise à mort de notre service public (j'en ai fais l'expérience aujourd'hui) de procrastination, de paresse, des espoirs et désespoirs... Je sais, ce n’est en rien réjouissant mais mon cheminement neuronal est un fil sans fin et c’est exponentiel comme le dérèglement climatique ! Et puis j’ai lu les vœux de la newsletter des Mutins de Pangée et tout est dit…Je n’aurais pas trouvé mieux que ces vœux qui résume parfaitement mon état d’esprit en ce début d’année. Mon état est comme le temps, incommensurable et impétueux, soufflant le chaud et le froid du quotidien et se transformant en un cumulonimbus qui ne demande qu'à déverser sa pluie battante comme un irrépressible besoin d’évacuer mon surplus de pensées. Il nous faudra rester TENACE ! Peut-on souhaiter une « bonne année » ? Pour en revenir aux vœux, cette question, je me la suis posée...et ma conclusion, c’est que je ne peux que vous souhaiter une bonne...comme bon vous semble... et je vous laisse avec les vœux si bien écrits des Mutins. La version longue des Mutins !Y a du boulot ? Oui, et ça parait insurmontable ! Mais il faut surtout commencer par se libérer mentalement de la propagande sans pour autant se laisser entrainer dans les fantasmes des « complots faciles pour briller en société ». Penser rationnellement, rigoureusement, tranquillement… accepter la complexité du monde réel et interroger sans cesse nos propres certitudes avec un peu d’humilité et retrouver un peu de courage et de goût. Chercher des chemins de traverse, se planter, recommencer encore… Et tout ça se fait à plusieurs, loin de l’isolement qui s’installe dans la société moderne, loin de l’idiocratie revendiquée, loin du du moralisme béat et bêta qui paralyse.Oui, il faudra considérer ce qui est bon mais cette nouvelle année, il faut la démarrer avec un peu de lucidité : tout ce qui sera bon à prendre ne pourra être pris qu’à la force des luttes (toutes les luttes), sans se contenter de « souhaits » ni de « vœux » ni même compter sur une « bonne chance ». En 2023, au tempo de la guerre et des crises, celles et ceux qui sont « aux affaires » vont continuer à essayer de nous maintenir à genoux, en menant leurs politiques qui détruisent tout ce qui a fait la France jadis enviée et désormais en voie de sous-développement, sans réel débat, avec beaucoup de mensonges et de mépris, de promesses non tenues. On va devoir encore subir les décisions de Washington et de Bruxelles, balles dans le pied, pénuries de tout, hausses des prix, démontage des services publics au profit des prédateurs, inégalités, humiliations… Le monde des «6 winner » de la start-up nation installés sur les épaules fatiguées des premier. es de cordées. Voilà le programme qu’ils nous ont concocté ! Leur plan pour y parvenir : continuer à diviser les opposants tout en malmenant la démocratie, nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Sauf si… la résistance s’organise et retrouve du poil de la bête. En 2023, essayons ensemble de ne pas nous laisser endormir, de ne pas nous laisser piéger par les fausses évidences, de ne pas nous figer dans nos propres croyances et nos propres dogmes. Militons pour la curiosité, la découverte, la libre pensée… Pour avancer, il faut commencer par gagner du temps sur le flux imposé, en modérant son exposition aux boucles d’infos et chambres d’échos, en faisant de nos choix culturels une discipline essentielle de notre reconstruction mentale et émotionnelle, se protéger des propositions anxiogènes toxiques et addictives. Il s’agit de prendre soin de sa tête comme on peut prendre soin du reste de son corps, ne pas croire que « se vider le cerveau » se fait simplement en le remplissant de merde. « Résister, c’est créer ! ». La lutte, comme l’art, est créative, dès qu’elle se dégage de la pensée-réflexe et des lourdeurs institutionnelles. Alors, en 2023, démerdez-vous d’une façon ou d’une autre pour contribuer à cette requête, directement ou indirectement et vous passerez la meilleure année possible ! Pour cette nouvelle année, nous vous souhaitons donc du courage, de l’énergie pour trouver dans les profondeurs de l’histoire sociale, de l’art et du bon côté de la nature humaine, de l’humour, de la joie de se retrouver… Retrouver l’espoir, en quelque sorte ! Et pour cela, il va falloir creuser ! Notre cher Howard Zinn disait ceci : « L’histoire ne nous réserve que des surprises et elles ne sont pas toutes mauvaises ! » Et son ami Noam Chomsky n’a cessé de nous rappeler cela : « Nous avons deux options. Le pessimisme, qui consiste à baisser les bras et, ce faisant, à contribuer à ce que le pire arrive. Ou l’optimisme, qui consiste à saisir les occasions qui se présentent et, ce faisant, à contribuer à la possibilité d’un monde meilleur. La question ne se pose même pas. » |
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